L'important c'est d'aimer

 L'important c'est d'aimer, de Andrzej Zulawski (1974)

Ailleurs

Les petites vacances dans les champs de fleurs...

Clovers, Tacita Dean (2008)
66 DEAD 4/5 leafed clovers, Tacita Dean (2008)
Ils se levèrent, marchèrent côte à côte, parcours embelli par leur envie de se voir. C’était là le moment à récupérer par la suite, à sauvegarder dans leurs mémoires. Les paroles ne vinrent pas vraiment, c’était juste une présence réciproque et qui communiquait. (M.-C. L.)

Blow job

Blow job, Andy Wharhol (16mm film, black and white, silent, 35 minutes - 1963)

Kiss

 Kiss, Andy Warhol (16mm film, black and white, silent, 54 minutes - 1963)

Les moissons du ciel

Linda Manz dans Les moissons du ciel, de Terence Malick (1979 - reprise version restaurée MK2 Quai de Loire)

Ile de Sein

Comment j’ai fait mon dictionnaire

Comment j'ai fait mon dictionnaire, de Emile Littré (éditions Le Sonneur)

Irène

Irène, d'Alain Cavalier (2009 - Mk2 quai de Loire, reprise)

(pour ma petite souris)

Bébé se trouve tellement bien dans le ventre de maman qu'il n'a aucune envie de sortir: c'est normal, Madame Bontemps, c'est le nom de la maman, ne cesse de dialoguer avec son bébé. Il y a pourtant une chose, toute simple, qui le fera changer d'avis: une promesse de baiser de Papa. Un album tendre et poétique qui donne le goût des baisers, envie de naître et rend hommage à Frédéric Leboyer.

Bébé, texte de Fran Manushkin et illustrations de Ronald Himler (L'école des loisirs - première édition française 1976)

Jo singe garçon

Jo n’est pas un enfant comme les autres, c’est un singe-garçon. Il crie, mange avec les mains, dort suspendu à sa lampe de bureau… Un jour, ses parents, affligés, l’emmènent voir un vieux docteur pour résoudre ce problème. Mais celui-ci leur conseille de laisser Jo vivre sa vie de singe-garçon. Il changera tout seul, leur dit-il. Et Jo grandit ainsi. Mais un jour, il décide de quitter ses parents pour partir vivre avec les singes, sa véritable famille…
Avec toute sa sensibilité, Beatrice Alemagna nous transporte dans l’univers riche et malicieux d’un petit garçon différent. Un très beau texte qui évoque la prise de conscience de soi de manière poétique et humoristique, porté par un travail graphique encore différent : des compositions qui mêlent feutre, crayon et collages et nous plongent dans des atmosphères qui suggèrent sans décrire, qui évoquent la force et la fragilité du personnage.

Jo singe garçon, de Béatrice Alemagna (Autrement - 2010)

La course

Une petite fille dont le jouet favori est un cheval en peluche ne rêve que d'une chose : voir de vrais chevaux.
Un jour, son grand-père l'emmène au champ de courses... Le jeu d'argent des adultes n'est pas à la hauteur des rêves d'une enfant. Un très bel album, où les chevaux sont traités avec de grands traits de gouache en mouvement, et les hommes croqués au crayon, sans concession mais avec tendresse. Cho Eun Young donne de la Corée populaire une représentation très inhabituelle dans les livres pour la jeunesse de son pays. 

La course, de Eun-Yeong Cho (éditions Memo - 2010)

LA FIN DU MONDE

Prendre corps

Je te flore
tu me faune
Je te peau
je te porte
et te fenêtre
tu m'os
tu m'océan
tu m'audace
tu me météorite
Je te clef d'or
je t'extraordinaire
tu me paroxysme
Tu me paroxysme
et me paradoxe
je te clavecin
tu me silencieusement
tu me miroir
je te montre
tu me mirage
tu m'oasis
tu m'oiseau
tu m'insecte
tu me cataracte
Je te lune
tu me nuage
tu me marée haute
je te transparente
tu me pénombre
tu me translucide
tu me château vide
et me labyrinthe
tu me paralaxe
et me parabole
tu me debout
et couché
tu m'oblique
je t'équinoxe
je te poète
tu me danse
je te particulier
tu me perpendiculaire
et soupente
Tu me visible
tu me silhouette
tu m'infiniment
tu m'indivisible
tu m'ironie
Je te fragile
je t'ardente
je te phonétiquement
tu me hiéroglyphe
tu m'espace
tu me cascade
je te cascade
à mon tour mais toi
tu me fluide
tu m'étoile filante
tu me volcanique
nous nous pulvérisable
nous nous scandaleusement
jour et nuit
nous nous aujourd'hui même
tu me tangente
je te concentrique
tu me soluble
tu m'insoluble
tu m'asphyxiant
et me libératrice
tu me pulsatrice
tu me vertige
tu m'extase
tu me passionnément
tu m'absolu
je t'absente
tu m'absurde       

Prendre corps
Je te narine je te chevelure
je te hanche
tu me hantes
je te poitrine
je buste ta poitrine puis te visage
je te corsage
tu m'odeur tu me vertige
tu glisses
je te cuisse je te caresse
je te frissonne
tu m'enjambes
tu m'insupportable
je t'amazone
je te gorge je te ventre
je te jupe
je te jarretelle je te bas je te Bach
oui je te Bach pour clavecin sein et flûte
je te tremblante
tu me séduis tu m'absorbes
je te dispute
je te risque je te grimpe
tu me frôles
je te nage
mais toi tu me tourbillonnes
tu m'effleures tu me cernes
tu me chair cuir peau et morsure
tu me slip noir
tu me ballerines rouges
et quand tu ne haut-talon pas mes sens
tu les crocrodiles
tu les phoques tu les fascines
tu me couvres
je te découvre je t'invente
parfois tu te livres
tu me lèvres humides
je te délivre je te délire
tu me délires et passionnes
je t'épaule je te vertèbre je te cheville
je te cils et pupilles
et si je n'omoplate pas avant mes poumons
même à distance tu m'aisselles
je te respire
jour et nuit je te respire
je te bouche
je te palais je te dents je te griffe
je te vulve je te paupières
je te haleine
je t'aine   
je te sang je te cou
je te mollets je te certitude
je te joues et te veines
je te mains
je te sueur
je te langue
je te nuque
je te navigue
je t'ombre je te corps et te fantôme
je te rétine dans mon souffle
tu t'iris
je t'écris
tu me penses


Ghérasim Luca, extrait du recueil Paralipomènes

Déclarer sa flamme, c'est ce que personne n'ose

 Boa d'Eglantine Gouzy
http://www.myspace.com/gouzyeglantine

L'amour t'attend

Un livre illustré qui se déplie sur presque trois mètres. La lecture horizontale dévoile peu à peu, des pieds à la tête, le corps nu d’un garçon, puis, en position symétrique, celui d’une jeune fille, également nue. Ils semblent nager l’un vers l’autre, on sent le frémissement de leurs corps qui s’attirent, de leurs mains et de leurs bouches prêtes à s’unir. C’est la force de la sensualité, des impulsions données aux êtres et aux mouvements de leurs membres par l’attrait irrésistible de leurs sexes qui est montrée ici, en toute simplicité. Des couleurs vives et tendres, un dessin ferme et souple, forment le berceau de cette rencontre toute empreinte de pudeur dans la ferveur amoureuse. Ce grand tableau allongé est rythmé par un poème dont les morceaux se nichent dans diverses parties charnues des corps en émoi : épaules, cuisses, seins, mollets, fesses…, ce qui enrichit la lecture d’une jubilatoire impression d’explorer les lieux propices aux jeux érotiques. Avec cet ouvrage, on comprend qu’une oeuvre construite sur une interaction intime entre poésie et peinture se présente comme un véritable corps, et que la lecture peut devenir elle-même un acte d’amour. Conçu par Fabian Negrin pour des lecteurs en âge de s’éveiller aux joies de la rencontre avec l’autre, L’amour t’attend est un livre objet, autant destiné aux enfants qu’aux adultes, où les souvenirs des premiers ébats n’ont rien perdu de leur fraîcheur. (Dès 6 ans)
 
L'amour t'attend, texte et dessins de Fabian Negrin (leporello sous coffret)

L'oiseau sur le rhino

Petit Robert et le mystère du frigidaire, texte et musique de Brico Jardin, illustrations de Fabian Negrin (Livre-CD)


Collection L'oiseau sur le rhino, http://www.editionsnotari.ch/

Bang Bang

My Baby shot me down, Nancy Sinatra

You Forgot To Kiss My Soul

You Forgot To Kiss My Soul, Tracey Emin (2008)

And if I don't meet you no more in this world

Cerith Wyn Evans (1996)

Time after time

Untitled (Perfect Lovers), Felix Gonzalez-Torres (1991)
Time after time, Cindy Lauper

Emporte-moi/Sweep Me off My Feet

Rest Energy, Marina Abramovic & Ulay (1980)

Emporte-moi/Sweep Me off My Feet
http://www.macval.fr/ jusqu'au 05 septembre 2010

Le Bateau ivre


Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.
Dans les clapotements furieux des marées
Moi l'autre hiver plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !
Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin
Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;
Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !
Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : Je sais le soir,
L'aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelque fois ce que l'homme a cru voir !
J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très-antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !
J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !
J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !
J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !
J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulement d'eau au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !
Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés de punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !
J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.
Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...
Presque île, balottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds
Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !
Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;
Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur,
Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;
Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets !
J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fond que tu dors et t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ? -
Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !
Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesses, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.
Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.

Le Bateau ivre, d'Arthur Rimbaud



Petit livre/Grand texte : une rencontre originale entre un auteur classique et un illustrateur d'aujourd'hui. C'est l'histoire d'un bateau qui veut vivre sa vie. Au gré des paysages et des rencontres, il se laisse emporter.

Le Bateau ivre, d'Arthur Rimbaud, illustrations de Cuypers Damien
Editions courtes et longues (Petit livre/Grand texte - album à partir de 6 ans) 2010

Clac, clac, clac !

 
 

Claude Lévêque, Détails de l'installation Valstar Barbie (2003)
 
 

Valse de l'Empereur, Johann Strauss

La machine infernale

L'horreur d'un accident qu'on découvre sur sa route provient de ce qu'il est de la vitesse immobile, un cri changé en silence (et non pas du silence après un cri).

Jean Cocteau, extrait de La machine infernale

Opening night

Opening night, John Cassavetes (1977)

Louise Bourgois

 
 
Ode à ma mère (1995)